Assise sur un grand fauteuil en osier près de la fenêtre, les doigts de ta main tapotent doucement l'accoudoir.
Tu regardes dehors les yeux fixés sur les arbres, tu ne m'as pas entendu entrer dans ta chambre.
Je referme doucement la porte derrière moi et le léger grincement attire ton attention.
"Bonjour monsieur" me dis-tu en me souriant tendrement, la tête légèrement penchée sur le côté.
Depuis peu, j'ai découvert que "monsieur" pouvait être le mot le plus cruel de notre langue.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
Je n'ai pas eu le temps de te répondre, que tu t'es retournée à nouveau vers la fenêtre.
Tes yeux immobiles, ton corps est arrêté mis à part tes doigts qui tapotent l'accoudoir.
Tu courais partout en me tenant la main et tu riais aux éclats en me disant que la vie est belle.
Ta passion pour les animaux et la nature m'emmenait dans les plus beaux endroits de ce monde.
Nous avons voyagé aux quatre coins de la terre, main dans la main, nos yeux émerveillés.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
Une infirmière est entrée, puis elle s'est approchée de toi doucement pour te prendre la main.
"Vous avez de la chance d'avoir votre mari tous les jours avec vous, vous n'êtes pas seule."
" Vous dites n'importe quoi mademoiselle, je n'ai jamais été mariée et je ne connais pas ce monsieur."
L'infirmière me regarde tendrement et me sourie comme pour s'excuser de cette réponse.
Je lui rends son sourire, tout du moins j'essaye, pour qu'elle ne se sente pas gênée.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
L'après-midi se termine, la lumière du jour diminue derrière la fenêtre, tu n'es plus qu'une ombre.
Tu n'as pas bougé comme chaque jour de ce fauteuil, la tête fixée vers les arbres, sans me regarder.
Tu ne tenais pas à la même place plus de deux minutes, tu avais horreur du cinéma car c'était trop long.
Tu disais que la vie est bien trop courte pour ne pas profiter pleinement de chaque instant qu'elle nous offre.
Tu m'as tant donné, tu étais le chauffeur de ma vie, aujourd'hui je dois apprendre à conduire sans toi.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
J'ouvre à nouveau la porte doucement, mais pour repartir, elle n'a pas grincé, tu ne t'es pas retourné.
Pour rejoindre ma voiture, j'emprunte la grande allée bordée d'arbres que tu regardes inlassablement.
Je me retourne vers ta fenêtre, te fais un signe et souffle sur ma main pour t'envoyer un baiser.
Tu n'as rien remarqué, c'est la faute du vent qui souffle toujours trop fort et emporte mon baiser loin de toi.
Tu as quitté ce monde en me laissant simplement ton image, mais ne crains rien, notre amour est vivant car
Je me souviens de tout, je me souviens de nous,
Je me souviens de tout, je me souviens pour nous.
Tu regardes dehors les yeux fixés sur les arbres, tu ne m'as pas entendu entrer dans ta chambre.
Je referme doucement la porte derrière moi et le léger grincement attire ton attention.
"Bonjour monsieur" me dis-tu en me souriant tendrement, la tête légèrement penchée sur le côté.
Depuis peu, j'ai découvert que "monsieur" pouvait être le mot le plus cruel de notre langue.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
Je n'ai pas eu le temps de te répondre, que tu t'es retournée à nouveau vers la fenêtre.
Tes yeux immobiles, ton corps est arrêté mis à part tes doigts qui tapotent l'accoudoir.
Tu courais partout en me tenant la main et tu riais aux éclats en me disant que la vie est belle.
Ta passion pour les animaux et la nature m'emmenait dans les plus beaux endroits de ce monde.
Nous avons voyagé aux quatre coins de la terre, main dans la main, nos yeux émerveillés.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
Une infirmière est entrée, puis elle s'est approchée de toi doucement pour te prendre la main.
"Vous avez de la chance d'avoir votre mari tous les jours avec vous, vous n'êtes pas seule."
" Vous dites n'importe quoi mademoiselle, je n'ai jamais été mariée et je ne connais pas ce monsieur."
L'infirmière me regarde tendrement et me sourie comme pour s'excuser de cette réponse.
Je lui rends son sourire, tout du moins j'essaye, pour qu'elle ne se sente pas gênée.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
L'après-midi se termine, la lumière du jour diminue derrière la fenêtre, tu n'es plus qu'une ombre.
Tu n'as pas bougé comme chaque jour de ce fauteuil, la tête fixée vers les arbres, sans me regarder.
Tu ne tenais pas à la même place plus de deux minutes, tu avais horreur du cinéma car c'était trop long.
Tu disais que la vie est bien trop courte pour ne pas profiter pleinement de chaque instant qu'elle nous offre.
Tu m'as tant donné, tu étais le chauffeur de ma vie, aujourd'hui je dois apprendre à conduire sans toi.
Je me souviens de tout, je me souviens de nous.
J'ouvre à nouveau la porte doucement, mais pour repartir, elle n'a pas grincé, tu ne t'es pas retourné.
Pour rejoindre ma voiture, j'emprunte la grande allée bordée d'arbres que tu regardes inlassablement.
Je me retourne vers ta fenêtre, te fais un signe et souffle sur ma main pour t'envoyer un baiser.
Tu n'as rien remarqué, c'est la faute du vent qui souffle toujours trop fort et emporte mon baiser loin de toi.
Tu as quitté ce monde en me laissant simplement ton image, mais ne crains rien, notre amour est vivant car
Je me souviens de tout, je me souviens de nous,
Je me souviens de tout, je me souviens pour nous.